
Dangers des crèmes solaires conventionnelles : perturbateurs endocriniens et risques pour la santé
Depuis quelques années, nous entendons de plus en plus parler des filtres solaires conventionnels, et pour cause : auraient-ils eux aussi leur part de responsabilité dans l’apparition de certains types de cancer ? Plutôt dommage de se protéger du cancer de la peau en augmentant les risques d’apparition d’un autre type de cancer… Au-delà du filtre solaire, d’autres ingrédients ne posent-ils pas eux aussi problème ? Les chercheurs pensent aussi aujourd’hui que les crèmes solaires pourraient avoir un rôle à jouer dans l’apparition de certains cancers voire de certains troubles du développement et de la fertilité. Faisons le point sur ces ingrédients qui suscitent bien des interrogations.
Les dangers de l’octocrylène sur la santé
L’octocrylène est un filtre solaire plus que courant dans vos crèmes solaires. Malheureusement, les études s’accumulent quant aux dangers de cette substance. L’octocrylène est déjà soupçonné d’être un perturbateur endocrinien mais depuis 2021, grâce à une étude scientifique menée par le CNRS, on sait avec certitude qu’il se transforme en un composé cancérigène : la benzophénone. Et le problème est de taille puisque le benzophénone peut être absorbé à 70% par la peau ! On retrouve de l’octocrylène dans des marques comme Garnier, Uriage, Bioderma, La Roche Posay, L’Oréal… Autre fait marquant, au bout d’un an, les doses de benzophénone contenues dans ces crèmes augmentent de manière drastique : raison supplémentaire de jeter ces tubes peu recommandables.
D’ailleurs, un des chercheurs amène à la prudence vis à vis de ces crèmes solaires contenant de l’octocrylène :
« Cela peut provoquer des cancers, notamment des cancers du foie. C’est une molécule qui affecte les fonctions thyroïdiennes et qui perturbe le développement des organes reproducteurs. »
Vous voilà averties !
Les dangers de l’octocrylène sur l’environnement
Vous aimez la nature et souhaitez la préserver ? Voici une autre raison d’abandonner l’octocrylène : il est toxique pour les coraux. Plusieurs îles l’ont déjà interdit comme les Îles Vierges ou la République des Palaos. Depuis le 1er Janvier 2023, Hawaï l’a également ajouté à sa liste des filtres solaires interdits.
L’octocrylène reste-t-il autorisé grâce au pouvoir des industriels ?
Pour toutes ces raisons, en 2023 l’ANSES a demandé à la Commission Européenne d’interdire l’usage de l’octocrylène mais il semblerait que cette demande ne plaise pas aux industriels qui font des pieds et des mains pour annuler cette interdiction. Leur argument ? La perte des coraux serait majoritairement due au réchauffement des océans… Sauf qu’une étude italienne indique qu’environ 10% des coraux sont impactés directement par les filtres anti-UV. 10%, c’est beaucoup dans un océan malade.
Une nouvelle qui ne nous étonne qu’à moitié car déjà en 2019, l’Oréal sortait un communiqué soutenant que l’octocrylène était sans danger pour les coraux en se basant sur une étude publiée dans la revue Coral Reef. Le problème ? Difficile de croire en la véracité de cette étude quand on sait que parmi les 8 chercheurs qui participaient à l’étude, 5 d’entre eux étaient des salariés de l’Oréal. Y aurait-il conflit d’intérêt ? Je vous laisse en juger vous-même 😅 même si j’ai un sérieux avis sur la question…
Affaire à suivre…

Les autres filtres UV problématiques
Mais alors, il suffit de prendre des crèmes solaires sans octocrylène ? Eh non ça serait trop facile. Voici une liste des autres filtres solaires problématiques :
Les dangers du filtre solaire : Homosalate
Selon un rapport de la Commission Européenne, des études suggèrent qu’il peut agir comme perturbateur endocrinien en imitant les oestrogènes. Il serait responsable de prolifération des cellules cancéreuses du sein en test in vitro. Des études plutôt inquiétantes quant on sait qu’après application de ce filtre sur la peau, on retrouve des concentrations d’homosalate dans le sang.
Les dangers des filtres Benzophenone (Oxybenzone, BP-3, BZ-3) , Ethylhexyl methoxycinnamate (Octinoxate) et Methylbenzylidene Camphor
Reconnus pour leur activité oestrogénique, ces 2 filtres possèdent des effets de perturbateurs endocriniens reconnus par des tests in vitro et in vivo. C’est d’ailleurs aussi le cas du Methylbenzylidene Camphor (4-MBC). Ils sont aussi associés à un risque cancérigène notamment sur les cancers hormonaux.
Ethylhexyl Methoxycinnamate (Octinoxate) classé cancérigène probable
Il est lié à des effets cancérigènes probables. Il créerait des interactions avec les récepteurs hormonaux.
4-Methylbenzylidene Camphor (4-MBC), Isoamyl p-Methoxycinnamate sont toxiques
Ils sont toxiques pour les coraux et pour d’autres formes de vie marine. Et s’en est de même pour l’Avobenzone pourtant largement utilisé.
Convaincue que les filtres solaires conventionnels n’ont rien de bon pour votre santé et l’environnement ? Il y a un autre problème avec les crèmes solaires conventionnelles. Conservateurs, parfum, émulsifiants, perturbateurs endocriniens soupçonnés et avérés se disputent la vedette dans le reste de la formule.
Les autres ingrédients problématiques des crèmes solaires conventionnelles
Réduire l’impact des crèmes solaires classiques à leur filtres solaires serait une erreur. D’autres ingrédients rendent les crèmes solaires conventionnelles peu fréquentables. Pour vous en citer quelques uns :
Les conservateurs problématiques dans les crèmes solaires conventionnelles
Parabens
Perturbateurs endocriniens, ils peuvent interférer avec les hormones naturelles du corps et ont été associés à un risque accru de cancer du sein. Dans vos listes d’ingrédients, ils sont facilement reconnaissables grâce à leur terminaison en “paraben” : Methylparaben, Ethylparaben, Propylparaben, Butylparaben.
Nous y avons dédié un article complet.
>>> Paraben, quels dangers pour votre santé
Phénoxyéthanol
Selon la FEBEA, le phénoxyéthanol peut déclencher des réactions allergiques telles que de l’eczéma ou encore de l’urticaire mais des études évoquent aussi des effets toxiques sur le sang et le foie. Quant à la peau : elle le trouve très irritant.
Triclosan
Le Triclosan n’a rien d’un enfant de cœur. Les études s’accumulent sur cet ingrédient : cancer, infertilité, impact sur le fœtus, nous y avons dédié tout un article tellement le sujet est vaste.
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Le danger des parfums dans les crèmes solaires conventionnelles
Les cosmétiques labellisés biologiques ou naturels n’autorisent pas la présence de filtres solaires synthétiques. Seuls les filtres solaires d’origine naturelle sont autorisés en cosmétique labellisé bio ou naturel. Autrement dit : s’il y a un filtre solaire synthétique : pas de labellisation possible. Malheureusement quand il n’y a pas de labellisation, c’est la porte ouverte aux autres ingrédients interdits en label bio. Là où c’est traitre ? Même en mettant de côté la dangerosité des filtres, s’il y a du parfum : vous vous exposez à énormément de substances.
Les parfums dans les cosmétiques conventionnels
Pour faire un parfum, il est possible d’utiliser un répertoire de plus de 2000 substances, dont environ 1500 sont interdites en label bio. Les parfumeurs sont protégés par le secret artistique : ils n’ont donc pas l’obligation de montrer leur liste d’ingrédients. Ni au consommateur, ni au fabricant (oui c’est délirant). Le fabricant doit donc croire en sa bonne foi si le parfumeur indique que son parfum est naturel et en particulier s’il n’est pas labellisé. En label bio, des certifications sont nécessaires pour certifier que le parfum ne contient aucune des 1500 substances interdites. En conventionnel : aucune garantie. Une des substances les plus préoccupantes qu’on peut retrouver dans ces parfums sont les phtalates.
Zoom sur les phtalates
Bien que réglementés, les phtalates sont encore présents dans nos cosmétiques. Leur dose a juste été réglementée, malheureusement ils font partie de la grande famille des perturbateurs endocriniens. Le problème ? En matière de perturbateurs endocriniens, on sait depuis de longues années que ce n’est plus la dose qui fait le poison. Les phtalates peuvent affecter la fertilité et sont liés à des problèmes de développement et des anomalies du foetus…
Dans vos listes d’ingrédients, on les retrouve couramment sous le nom : Dibutylphthalate (DBP), Diethylphthalate (DEP), Dimethylphthalate (DMP).
Là où cela devient embêtant, c’est qu’ils peuvent aussi se cacher derrière l’ingrédient “parfum” ou “arôme” car les phtalates ont l’avantage de fixer les parfums…
Les autres ingrédients problématiques des crèmes solaires conventionnelles
En réalité, nous pourrions continuer des heures puisqu’il y a aussi le formaldéhyde cancérigène reconnu, les sulfates, des PEG, EDTA… Face à tous ces ingrédients problématiques, la balance pèse énormément du côté des crèmes solaires labellisées biologiques. En revanche, il faut savoir que les filtres minéraux possèdent eux aussi des effets sur notre santé, voire l’environnement.
Si vous souhaitez continuer à étudier le sujet voici une sélection d’article qui devrait vous intéresser :
>>> Pourquoi se protéger du soleil
>>> Crèmes solaires bio : les filtres minéraux sont-ils vraiment sans danger ?
>>> Quelles crèmes solaires choisir pour limiter les risques ?
Vous retrouverez dans notre guide « Vivre sans perturbateurs endocriniens » tous les produits dans lesquels on retrouve du dioxyde de titane et plus largement de quoi vous débarrasser des perturbateurs endocriniens de votre quotidien 💪
Quelques bonnes pratiques
Crème solaire conventionnelle ou naturelle, le mieux est :
- d’éviter les expositions prolongées
- d’éviter les heures les plus chaudes
- de surveiller l’indice UV (au-dessus de 3, quand on s’expose plus de 30min, mieux vaut se protéger)
- toujours toujours toujours se laver précautionneusement en rentrant et de préférence avec des produits doux, respectueux de notre peau et de notre santé
- bien nourrir sa peau après une exposition. De préférence avec un produit bio, cicatrisant, nourrissant et protecteur. L’huile de soin Wangari, sera une parfaite alliée pour votre peau.
si votre peau est sujette aux taches pigmentaires, taches de vieillesse ou encore au fameux mélasma, votre peau pourrait avoir besoin d’une hydratation intense et particulièrement adaptée à cette problématique. La crème Ynestra a été spécialement conçue pour lutter contre les méfaits du soleil et du vieillissement prématuré de la peau.
Sources :
- Risque solaire, ce qu’il faut savoir pour que le soleil reste un plaisir. Santé.gouv
- Ligue suisse contre le cancer, édition 2017
- Dégradation de l’octocrylène en benzophénone. 7 Mars 2021 Chem. Res. Toxicol. 2021, 34, 4, 1046–1054
- Étude réalisée en majorité par des travailleurs de l’Oréal sur les risques de l’octocrylène sur les coraux. 2019
- Commission européenne. Opinion sur les risques liés aux effets oestrogéniques des filtres UV. 12 Juin 2001.
- Lien entre perturbateurs endocriniens chimiques dans les produits de soin et risques de cancer du sein. Science for the public.
Woman Writer : Yoko
Yoko défend l’écologie, le bio et la biodiversité depuis de nombreuses années. Fatiguée de décrypter des listes d’ingrédients, de voir que le marketing surpasse bien trop souvent la législation ou la sécurité du consommateur. Yoko est habitée par une volonté de fer de changer les choses en commençant par ce qu’elle sait faire de mieux : la cosmétique bio de demain.
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