Dioxyde de titane : quel problème ? Quelles solutions ?
Le dioxyde de titane est présent dans de très nombreux soins cosmétiques. Il traverse la barrière du placenta et atteint le foetus : c’est ce qu’une étude française a prouvé en 2020. Il est interdit dans le secteur alimentaire (où il sert de colorant) depuis cette année, mais reste autorisé dans l’industrie cosmétique… pourtant, il y est aussi très populaire – y compris dans les soins naturels.
Si l’effet de ce composant sur le développement du foetus reste à préciser, le principe de précaution est donc de mise. On vous donne dans cet article quelques clés pour mieux comprendre le problème, ainsi que des pistes pour mieux choisir vos cosmétiques et ainsi limiter les risques.
Le dioxyde de titane, omniprésent dans les industries cosmétique & alimentaire
Le dioxyde de titane est un composé minéral naturel très répandu dans les produits alimentaires et les cosmétiques. Pourquoi ? Car c’est un excellent colorant blanc, en plus d’être très opacifiant.
En cosmétique naturelle, il est quasi incontournable dans les produits solaires car il agit comme barrière anti-UV.
Pourquoi s'en méfier ?
Lorsqu’il est inhalé, ingéré ou absorbé de façon répétée, il est suspecté d’être cancérigène. Également dangereux pour le système immunitaire, le principe de précaution s’applique.
Pour cette raison, la France l’a interdit dans le secteur alimentaire depuis la mi-2022… mais pas en cosmétique.
Le cas des cosmétiques
Initialement, on pensait que les particules de dioxyde de titane ne pouvaient être absorbées par voie cutanée en raison de leur taille. Mais aujourd’hui, on sait qu’elles sont présentes sous la forme de nanoparticules, infiniment petites… Le risque sanitaire devient alors bien réel. Malgré cela, une étude a montré qu’on trouve pourtant du dioxyde de titane sous forme nano dans de nombreux produits cosmétiques, par exemple dans 2/3 des dentifrices.
Grossesse
Une étude française a prouvé en 2020 que ces nanoparticules de dioxyde de titane traversent la barrière placentaire. Les chercheurs en ont trouvé dans la totalité des placentas et dans les premières selles de la moitié des nouveau-nés concernés par l’étude. Une information inquiétante quand on sait que chez les animaux de laboratoire, cette nanoparticule peut perturber le développement foetal. D’autres études sont cependant nécessaires pour savoir si elles entraînent ou non un risque pour le bébé chez l’humain.
des dégâts sur l'environnement
Les nanoparticules de dioxyde de titane sont également pointées du doigt pour leur impact sur l’environnement. En effet, elles sont toxiques pour le milieu aquatique, qui se retrouve contaminé à cause des produits solaires.
Quelles solutions ?
Le plus sûr est d’appliquer le principe de précaution en attendant que de nouvelles études ne précisent les effets de ces nanoparticules sur le foetus. Pour cela :
- Évitez les produits qui contiennent du dioxyde de titane. Comment le reconnaître ? Cherchez les dénominations « CI 77891 » ou « titanium dioxyde » dans les listes INCI de vos cosmétiques
- Si vous n’avez pas le choix, par exemple pour une exposition solaire, nettoyez-vous bien la peau avant d’aller vous coucher pour limiter les résidus
- Habituellement conseillé sans nano, on sait depuis quelques années que le dioxyde de titane est toujours présents sous forme [nano]. Il ne sert donc plus à rien de chercher une crème solaire sans nano : elles en contiennent toutes ! La mention [nano] est d’ailleurs obligatoire en cosmétiques certifiés bio. Plein d’acteur s’y sont conformés depuis 2022. Si vous voyez un packaging sans cette mention : il n’est pas aux normes en vigueur c’est tout !
- Le label COSMOS Organic vise à les interdire dans son prochain cahier des charges. « Le dioxyde de titane ne sera autorisé que dans les produits de soins solaires et de maquillage » mais ça ne sera hélas le cas qu’à partir de 2025…
Women Writer : Deborah
Deborah défend l’écologie, le bio et la biodiversité depuis de nombreuses années. Fatiguée de décrypter des listes d’ingrédients pour ses proches, de voir que le marketing surpasse bien trop souvent la législation ou la sécurité de la future maman, Deborah est habitée par une volonté de fer de changer les choses en commençant par ce qu’elle sait faire de mieux : la cosmétique bio de demain.