Si vous ne deviez retenir qu’une chose ? Enceinte, avec les huiles essentielles, la méfiance est la règle. Hyper concentrées en molécules actives, extrêmement puissantes, les huiles essentielles ne sont pas une médecine douce. Naturel = sans danger ? Rien n’est moins vrai avec elles ! Leurs contre-indications sont nombreuses, particulièrement pendant la grossesse.
Parce que certaines présentent un danger avéré : interactions avec notre système hormonal, hépatotoxiques, neurotoxiques ou encore abortives, provoquant contractions et fausse couche. Et l’impact des substances actives est multiplié pendant la grossesse : les bouleversements physiologiques modifient la façon dont l’organisme les métabolise, élimine déchets et toxines (il est légèrement occupé par ailleurs, à fabriquer et protéger un nouvel être humain!). Prudence absolue par voie orale, évidemment. Mais elles passent allégrement toutes les barrières : voie cutanée, inhalation… Quel que soit leur mode d’entrée, elles se baladent ensuite dans notre organisme en prenant le train de la circulation sanguine. Avec un volume sanguin augmenté jusqu’à 40% pendant la grossesse, c’est carrément le TGV… jusqu’à bébé et ses organes en construction. Le placenta le protège, oui, mais sans être une barrière étanche. Et même de moins de moins au fil de la grossesse : il diminue en épaisseur, augmente en surface alors même que ses flux sanguins explosent. Les échanges de plus en plus importants sont de moins en moins filtrés.
Cependant, toutes les huiles essentielles ne sont pas dangereuses. Et pas forcément à tous les stades de la grossesse. Le problème ? Il n’existe pas de liste officielle des huiles à proscrire ou utiliser. Pourquoi ? Comme pour les médicaments : faute d’essais cliniques. Compliqué, éthiquement, de tester des molécules sur des femmes enceintes… La composition chimique des huiles essentielles complique un peu plus les choses : chacune contient jusqu’à 200 molécules différentes ! Et deux huiles d’un même type peuvent présenter des différences importantes selon la météo et l’endroit où la plante a poussé…Difficile de maîtriser les effets des plus de 300 huiles essentielles commercialisées. A défaut de certitudes, même sans risque prouvé scientifiquement, le principe de précaution s’impose.
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A partir du 4e mois, bébé est moins fragile, ouf ! On peut se détendre ? Un peu… Car il est moins efficacement protégé par le placenta, et ses organes – foie et barrière du cerveau notamment- sont immatures. Le principe de précaution reste donc valable pendant 9 mois. Les médecines alternatives vous tentent alors que la plupart des médicaments vous sont déconseillés ? Une tisane de thym contre le rhume est une bonne idée, mais c’est un non ferme aux gouttes d’huile essentielle sous la langue. Pour le coup, la règle est simple : enceinte, aucune huile essentielle ne doit franchir vos lèvres. Et prudence également avec la phytothérapie : toutes les tisanes ne sont pas conseillées.
Au maximum 1% du mélange avec une huile végétale ET jamais plus de 6 gouttes par jour, toutes sources cumulées. Vous avez l’habitude d’ajouter 1 ou 2 gouttes de lavande ou d’orange à votre lessive ? Entre la grande quantité d’eau, le rinçage et l’évaporation au séchage, aucun souci !
En diffusion ou, encore mieux, 2 gouttes sur un mouchoir ou l’oreiller : Citron ou Gingembre, par exemple, contre les nausées.
Respectez toujours strictement la posologie : 2 gouttes c’est 2 gouttes, pas 3. Augmenter les doses ne résoudra pas plus rapidement votre problème mais pourra mettre votre santé et celle de bébé en danger.
Les huiles synthétiques sont meilleur marché mais inefficaces et potentiellement toxiques. Gloups.
Vous angoissez d’avoir utilisé une crème ou un shampoing aux huiles essentielles ? Pas de panique : dans les soins cosmétiques, les doses sont généralement très faibles, autour de 0,5%. Avec une utilisation ponctuelle, les risques sont faibles. Mais la prudence reste de mise. Attention notamment aux doses cumulées : plusieurs cosmétique faiblement dosés appliqués quotidiennement, ça finit par faire beaucoup ! Enfin, pendant la grossesse, les risques d’allergie, importants avec les huiles essentielles, sont multipliés. La grossesse est particulièrement propice au réveil des allergies dormantes dans vos gênes avec ses défenses immunitaires en vrac, sa fatigue, ses moments d’anxiété… (mais sinon c’est beaucoup de bonheur, hein!).
De toute façon, si vous respectez les principes d’utilisation – dose, fréquence, zones d’application…- il reste peu de marge pour un cosmétique aux huiles essentielles dans votre routine quotidienne ! Il est préférable de privilégier des cosmétiques dépourvus d’huiles essentielles et / ou, surtout, spécifiquement formulés pour la grossesse, dépourvus également d’autres substances au moins aussi dangereuses. Au premier rang desquelles, les perturbateurs endocriniens.
Avec Moom nous vous avons fait une promesse : celle de garantir l’absence de perturbateurs endocriniens dans vos soins ! Nos cosmétiques sont les seuls produits sur le marché certifiés sans perturbateurs endocriniens grâce au test OEDT.
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Manipuler des huiles essentielles pendant la grossesse exige de maîtriser beaucoup de paramètres : dosage, type précis d’huile, adaptation au stade de grossesse et à votre état de santé, effet cocktail… Autant de possibilités d’erreurs. Autre risque : vous en renverser malencontreusement une forte dose dessus. Et il est réel : enceinte, on est souvent plus maladroite… Si cela arrive, rincez abondamment. Aucun symptôme dans les heures qui suivent (contractions, pertes, vertiges…) ? Vous pouvez vous détendre, mais n’hésitez pas à vous rassurer en consultant. Le mieux reste de les éviter : préférez-leurs les hydrolats, tout aussi naturels, sans danger et très bénéfiques pour la peau. Vous êtes accro à votre combo Lavande – Tea Tree anti-acné ? Testez-les en hydrolat avec de l’argile verte.
Bref, enceinte, il vaut mieux être un petit peu parano avec les huiles essentielles ! Mais à l’approche de la naissance, tout change. Des huiles interdites pendant la grossesse peuvent aider à préparer le périnée, avec avis médical et, jamais avant la 37e semaine. Mais aussi faciliter les choses le jour J. Plusieurs études[1] ont démontré leur efficacité en inhalation ou en massage du bas du dos pendant le travail : détente et sérénité, anti-douleur, contractions plus efficaces (exactement ce qu’on cherche à éviter pendant la grossesse 😉 )… A vous Lavande, Néroli, Orange douce, Camomille Romaine et surtout Clou de Girofle, parfois diffusé dans les salles de travail des maternités. L’occasion de belles retrouvailles avec vos huiles essentielles, après des mois de méfiance !
En résumé :
– zéro huile essentielle quel qu’en soit le mode d’administration pendant les 3 premiers mois de grossesse
– à partir du 4e mois, seulement certaines, exclusivement par voie cutanée (éventuellement diffusion), à faible dosage et jamais sur le ventre ni la poitrine
– on ne joue pas aux alchimistes : on privilégie des soins spécifiquement formulés pour la grossesse de préférence sans huiles essentielles ou on demande systématiquement l’avis d’un médecin ou d’un professionnel.
Si vous êtes intéressé.e.s par des données scientifiques sur la chimie des huiles essentielles, les thèses de docteurs en pharmacie disponibles en ligne sont des sources précieuses d’information et notamment, sur ce sujet :
Gaëlle est une femme aux multiples pouvoirs : RH, rédactrice, Freelance et maman de 3 enfants. Elle porte toutes les casquettes à la perfection. Ayant vécu 3 grossesses, militante pour le droit des femmes et l’environnement, elle a créé en 2009 Ti-bahou : la boutique éthique des p’tits Loulous et leurs (futures) Mamans ! Les articles qu’elle nous écrit d’une plume énergisante permettent de redonner le pouvoir aux futures mamans. Elle nous donne toutes les ficelles pour prendre sa grossesse en main, découvrir notre potentiel et consommer moins mais mieux en connaissance de cause 😉 !
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2 commentaires
iassya23
SOS : je suis enceinte de 7 mois – j’ai massé le ventre de mon ainée 8ans et demi) avec une goutte d’HE menthe poivrée+10 gouttes huile d’amande avant de me souvenir de l’effet nocif sur femmes enceintes…
Je commence sérieusement à paniquer
Y a-t-il un risque selon vous pour bb?
Que me conseillez -vous svp.
Deborah
Bonjour,
Les usages des huiles essentielles sont déconseillés pendant la grossesse, mais c’est encore plus important les premiers mois de grossesse. Vous pouvez vous rassurer en appelant un médecin ou une sage femme, cet incident isolé de dernier trimestre n’aura pas d’incidence. Il est préférable en revanche de ne pas répéter l’expérience pour éviter les risques. Encore une fois : n’hésitez pas à appeler votre médecin ou une sage-femme car le stress est aussi nocif :).
Prenez bien soin de vous, et un très bon dernier trimestre de grossesse.