Témoignage : bipolarité et vie de maman
Aujourd’hui, retrouvez le témoignage d’une mama qui s’est confiée sur sa bipolarité et sa vie de maman. Un récit très touchant qui montre à quel point prendre soin de sa santé mentale est important, notamment lors de la grossesse et du post-partum.
Une grossesse difficile et rythmée par le stress
Ma grossesse, bien que très attendue en raison de mon endométriose et du parcours PMA entamé pour avoir notre fille, a été une période que j’ai détestée. Malgré mon désir de me sentir épanouie, chaque examen était source de stress et les symptômes de grossesse, comme les nausées et la sciatique, étaient insupportables.
Je me sentais diminuée dans ma vie quotidienne et le mouvement de ma fille dans mon ventre, bien que rassurant, me donnait la sensation d’un corps étranger en moi. La pression sociale concernant l’image de « la femme épanouie portant la vie » ne faisait qu’ajouter à mon stress.
Post-partum et diagnostic du trouble bipolaire
Après la naissance de Triss, qui a connu des complications à la naissance, j’ai ressenti un changement. Physiquement, mon corps peinait à récupérer, mais psychologiquement, j’allais anormalement bien. Je me sentais épanouie, connectée à mon conjoint et destinée à être mère.
Cependant, mes souvenirs de cette période sont flous. Un épisode de paranoïa et d’agressivité m’a fait réaliser que quelque chose n’allait pas, et finalement, on m’a diagnostiqué un trouble bipolaire. Les professionnels de santé me répétaient que ce n’était pas moi, mais la maladie qui parlait et agissait à travers moi.
J’ai géré les défis de la nouvelle maternité et ma santé mentale en faisant de mon mieux, en faisant de Triss ma priorité et en m’assurant de suivre mon traitement avec l’espoir que « demain ira mieux ».
Je ne pense pas que la grossesse ait accentué mes symptômes, mais la dépression vécue pendant celle-ci a laissé des séquelles, comme le trouble du comportement anxieux et le trouble de la personnalité paranoïaque. Mon diagnostic a été posé après plusieurs séances chez le psychiatre et un traitement qui a montré des effets positifs.
Préserver sa santé mentale en étant maman
Au début, j’ai regretté d’avoir eu ma fille, me sentant coupable, mais elle est ensuite devenue une raison supplémentaire de me soigner et d’être consciente de ma maladie.
Je conseillerais à d’autres mamans vivant des expériences similaires de se rappeler qu’elles ne sont pas seules et que leur santé mentale est importante. Il existe des solutions et des traitements pour aider, et la maladie psychiatrique n’est pas de leur faute.