Et là, envolée de moineaux, ne restent plus que mon homme, un sage-femme et une aide soignante.
Je précise que je suis une inconnue pour eux, mais qu’ils sont soulagés en voyant que j’ai mon dossier avec moi dont les comptes rendus des césa. On essaie de me poser, par 3 fois et en vain, une perf au bras gauche. Mes veines claquent (oh les jolis bleus…) Bon, si j’avais été dotée de parole à ce moment, je leur aurai hurlé de me laisser me mettre dans la position de mon choix. Clairement, je ne pouvais pas parler et j’avais omis d’imprimer mon projet de naissance voie basse, ça aurait permis au papa de faire respecter mes souhaits. Me voilà donc dans cette merveilleuse et si physiologique position gynéco, avec des étriers trop hauts. Et c’est parti pour la poussée dirigée. L’aide soignante me dit de pousser comme si j’étais constipée (j’avais envie de lui dire que c’est quelque chose que justement je ne fais pas et qu’en plus, ce n’est pas de cette façon que la poussée sera efficace). J’ai droit au classique « il va falloir y aller parce que votre bébé n’aime pas là où il est ».
Traduction : son rythme cardiaque ne leur plaît pas. Du coup, je sens que le sage femme fait quelque chose en bas (je suis incapable de dire où ça se situe). Mon homme me dira plus tard qu’il a introduit un-des doigts (je ne sais plus) dans mon anus, sûrement pour stimuler.
Ceci reste un mystère pour moi… Évidemment, rien ne m’a été demandé, ni même expliqué.
Mon petit loulou naît moins de 30 minutes après notre arrivée. Je ne prends pas le temps de redescendre du vortex, me rappelant qu’il reste le placenta. Je demande à ne pas couper le cordon mais il m’est répondu qu’il est trop court et pas le temps de dire quoique ce soit, mon homme a les ciseaux en main et coupe.
Nous découvrons qu’il s’agit d’un petit gars (nous avons un gars et deux filles. Voilà qui va
contenter tout le monde…) Le sage femme me dit de pousser, mais le temps que ça passe
par les pieds et que ça remonte au cerveau, il me dit d’arrêter. Autant dire que je n’ai pas du
tout poussé. Et le voilà qui tire sur le cordon et sort mon placenta qui finit à la poubelle…
Gratitude à toi, quasi jumeau de mon fils, pour tout… Moi qui rêvais d’un placenta lotus. Le bébé à peine sorti, faut que le placenta dégage aussi sec… Bref, voilà que j’entends que je perds un peu trop de sang (sans blague…). « On est à 500. On est à 800 ». Hémorragie…
« Madame, on va vous faire une révision utérine sous AG, la gynéco arrive et les anesthésistes aussi ». Euh, ah bon?!? Z’avaient pas prévu le truc avant que j’arrive, par hasard? Ils voulaient vraiment la faire cette révision (je me sens comme une bagnole, tiens…) comme ça, ils vérifient les cicatrices, on ne sait jamais, des fois que je me rendrai pas compte d’une rupture utérine…
Nan mais, franchement, je ne suis pas sous péri, ni sous rachi, juste sous ocytocine
naturelle… Je pense que si une rupture était survenue, je l’aurais sentie passer! Me voilà en train de lutter pour ne pas partir, avec leur foutu masque. Je sais pas ce qu’ils mettent, mais c’est de la bonne! Je suis partie dans un délire kaléidoscopique, en mode Doom Patrol (série complètement tordue!), de déconstruction jusqu’au néant… Waaaah! Bon, je me réveille dans le coltar, mes deux hommes sont là. Je suis sous Nalador, de l’ocytocine de synthèse, produit plus fort que le Syntocinon (on y reviendra aussi). Tant qu’il y a du produit, je garde la sonde. Je peux enfin allaiter mon loupiot, un peu moins de 2h après son arrivée au monde terrestre. Qu’il est beau. Qu’il sent bon! Un vrai chef, il trouve tout seul et le chemin et comment faire. Ben franchement, pas besoin d’ocytocine de synthèse pour faire contracter l’utérus!
Je ne sentais rien avec les produits, mais en allaitant, j’ai bien senti les premières
tranchées!!!