13 sulfates restent autorisés dans les cosmétiques certifiés naturels jusqu’en 2029.

Vous pensiez certainement que les sulfates étaient interdits dans les cosmétiques naturels, mais en réalité 13 sont encore autorisés et le seront jusqu’en 2029. Quels types de sulfates sont interdits actuellement ? Y a-t-il une différence entre le bio et le naturel ? Quelles sont les meilleures alternatives ?

Savoir différencier le label bio du label naturel

Commençons par la base. Il y a quelques années en arrière, plusieurs labels se sont mis d’accord pour avoir le même référentiel. Pourquoi ? Parce que le consommateur commençait à se perdre et certaines marques en profitaient pour semer le trouble en inventant de faux labels (c’est malheureusement toujours le cas 😅). Ils ont donc tous ce petit mot qui permet de les reconnaître : COSMOS. Mais en réalité, c’est un peu plus compliqué que ça.

La différence se cache dans les détails

Vous voyez double ? Eh non ces deux labels sont bien différents ! Et ils possèdent une différence de taille. L’un est naturel, l’autre bio. Ça vous a donné un indice ? Vous voyez maintenant la différence ? Eh oui il s’agit bien de la petite ligne COSMOS NATURAL et COSMOS ORGANIC qui diffère.

Ça c’était le cas d’ECOCERT, mais vous avez la même chose chez COSMEBIO par exemple, où là par chance le BIO au milieu a été remplacé par NAT (dommage en revanche que la marque ne se soit pas renommée COSMENAT pour éviter de semer le trouble). Si la différence dans le logo est petite, dans la liste d’ingrédients en revanche, c’est une autre histoire.

Différences principales entre le label naturel et le label bio

COSMOS NATURAL :

le pourcentage naturel doit dépasser 95% (aussi le cas en bio)
Interdiction d’OGM, de certains silicones, parabens, colorants ou parfums synthétiques, etc.
Certains procédés de fabrication sont interdits

COSMOS ORGANIC :

le pourcentage naturel doit dépasser 95% (aussi le cas en bio)
Interdiction d’OGM, parfums, colorants, et d’une grande majorité d’ingrédients synthétiques avec un cahier des charges beaucoup plus exigeant que COSMOS NATURAL

contenir au moins 95 % de plantes issues de l’agriculture biologique (sur l’ensemble des ingrédients végétaux).
avoir au moins 20% d’ingrédients bio sur la formule totale (10% pour les produits rincés)
procédé de fabrication faisant appel à la pétrochimie ou à des ingrédients synthétiques majoritairement interdits

L’hexane toujours autorisé dans les cosmétiques naturels mais pas en bio

Cet exemple risque de vous parler : en cosmétique naturel, l’utilisation d’hexane (un solvant pétrochimique problématique et cancérigène) pour extraire des huiles ou des absolues est toujours autorisée. Cette même technique en cosmétique bio est interdite.

Vous l’aurez compris, le label bio est beaucoup plus exigeant que le label naturel. Mais le cas de l’hexane est loin d’être isolé, car d’autres ingrédients que vous fuyez très souvent sont aussi autorisés sous le label NATURAL.

Les cosmétiques moom sont sans sulfate et certifiés sans perturbateurs endocriniens depuis le début.

Vous trouverez dans les produits de douche les tensioactifs les plus sûrs et les plus respectueux de votre peau aux côtés d’actifs précieux cultivés par des coopératives féminines. Pas de silicone non plus chez moom : nous l’avons remplacé par le kinkéliba, une plante remarquable qui agit comme un véritable bouclier, elle dépose un léger film protecteur. Cette protection permet à la peau de ne pas perdre son eau et aux cheveux de préserver leur force.

Des sulfates restent encore autorisés en label naturel

Tous les sulfates sont interdits en label bio ORGANIC, mais ce n’est hélas pas la même chose quand on se penche sur le cahier des charges NATURAL.

13 sulfates sont encore autorisés en cosmétique naturelle

Vous avez bien lu : 13 sulfates sont encore autorisés en cosmétique naturel.
Voici leur petit nom de scène (vous les trouverez sous ce nom dans vos listes d’ingrédients) :

Ammonium Coco-Sulfate
Ammonium Lauryl Sulfate
Behenyl Betainate Esylate
Brassicyl Isoleucinate Esylate
Brassicyl Valinate Esylate
Disodium 2-Sulfolaurate
Magnesium Lauryl Sulfate
Potassium Lauryl Sulfate
Sodium Coco-Sulfate
Sodium Cocoyl Isethionate
Sodium Dodecyl Sulfate
Sodium Lauryl Sulfate
Zinc Coco-Sulfate

Vous avez remarqué ? 8 d’entre eux possèdent le mot “sulfate”. De quoi réussir à les repérer plus facilement. Pour pallier ça, de nombreuses marques utilisent alors uniquement les acronymes pour que vous ne puissiez pas les reconnaître. Sodium Lauryl Sulfate se fera appelé SLS par exemple. Et même pour le Sodium Cocoyl Isethionate, vous retrouverez souvent dans la communication : SCI.

La bonne nouvelle ? Ils seront interdits aussi en naturel dans le prochain cahier des charges COSMOS. La mauvaise nouvelle ? Il faudra attendre 2029.

Pourquoi ces sulfates seront-ils interdits en 2029 ?

Pourquoi pas avant ? Pour permettre à toutes les marques d’avoir le temps de les remplacer. Pourquoi seront-ils interdits ? Voici une liste non exhaustive des raisons qui poussent aujourd’hui le label à les interdire :

Le processus chimique lourd et agressif ne correspond pas à la chimie verte ou aux valeurs de naturalité du label.
Les alternatives douces et plus respectueuses de notre peau et de l’environnement existent déjà.
Des études sur l’impact sanitaire, environnemental sont suffisantes pour appliquer le principe de précaution pour ces sulfates.

D’ailleurs : parlons-en de leurs impacts. On en étudie quelques-uns ?

L’impact de ces sulfates sur la santé et l’environnement : ce que disent les études

Ammonium Lauryl Sulfate (ALS)

Une étude menée en 2019 a montré que l’ALS induit la mort cellulaire. Quant à son potentiel irritant, une étude des risques des Alkyl Sulfates a montré qu’il était capable de causer des irritations cutanées dès lors qu’il atteint une proportion de 10% dans la formule. Le problème ? Les tensioactifs sont souvent présents à plus de 20% dans un produit liquide et peuvent atteindre jusqu’à 70% de la formule dans un produit solide.

Sodium Dodecyl Sulfate (SDS)

Une étude récente de toxicologie menée en 2025 sur des rats a montré que ce sulfate réduisait la sécrétion de l’hormone de croissance en créant un stress oxydatif. Cette étude montre un potentiel effet perturbateur endocrinien du SDS. D’autant plus que les cellules GH3 étudiées sont souvent utilisées comme modèle endocrinien transposable à des effets possibles sur l’homme.

Une autre étude menée sur des poissons en 2021 a montré quant à elle qu’une exposition de 30 jours altère la production d’hormones. À nouveau cette étude conclut à un potentiel effet perturbateurs endocriniens.

Ces deux études montrent la nécessité d’étudier davantage cette substance afin de voir si les effets sur modèles animaux seraient similaires sur des humains exposés au SDS.

Sodium Lauryl Sulfate (SLS)

En 2023, une étude a démontré son impact toxique sur les organismes aquatiques. Les auteurs de cette étude parlent d’un risque écologique réel.

Une étude encore plus récente menée en 2025 et parue dans le journal de recherches scientifiques médicales et pharmaceutiques faisait état d’irritation cutanée, d’altération de la barrière cutanée, de déséquilibre du microbiote et même d’effets neurotoxiques ou des “toxicités d’organe” dans certaines conditions.

Sodium Cocoyl Isethionate (SCI)

Le SCI star des savons naturels qui se disent “sans savon”. Nous en avions d’ailleurs déjà parlé dans cet article :
>>>> un savon sans savon est-il adapté aux peaux sensibles ?

Sans surprise, le SCI est irritant à partir de 2,9%. Le problème ? Il n’est jamais utilisé à ces proportions. Dans un savon, son pourcentage dépasse les 40%. Ce tensioactif figure parmi les tensioactifs les plus irritants du marché. Mais ce n’est pas le seul problème puisque sa fabrication fait intervenir de l’oxyde d’éthylène : une substance toxique classée cancérigène et mutagène depuis 2008.

Comment éviter les sulfates dans ses cosmétiques

Fuir les sulfates (pour ça je vous conseille de lire votre liste d’ingrédients, certains comme on l’a vu sont très faciles à débusquer)
Éviter aussi le cocamidopropyl bétaïne (autorisé en bio, elle est très irritante et écotoxique, on en parlait dans cet article)
Privilégier les tensioactifs doux comme les glucosides et les glutamates
Éviter les shampoings et gels douche avec l’ingrédient “parfum” ou “arôme”
Éviter les silicones et les quats qui laissent une pellicule permanente sur la peau et le cuir chevelu et les empêchent de respirer
Porter une attention particulière aux ingrédients qui apaisent la peau (beurre de karité, aloe vera, dattier du désert…)

Dans le shampoing et gel douche moom skincare,

vous retrouverez le tensioactif le plus doux du marché : le glutamate, le seul à avoir un pouvoir nettoyant sélectif. Il élimine le gras et les impuretés sans attaquer le cuir chevelu. Il possède même un pouvoir hydratant !

SOURCES :

Ammonium lauryl sulfate-induced apoptotic cell death – Toxicol In Vitro. 2019 Jun
Human and Environmental Risk Assessment for Alkyl Sulphates, HERA Project

Effects of detergent component sodium dodecyl sulfate on growth hormone secretion in GH3 cells: Hum Exp Toxicol. 2025

Consequences of sodium dodecyl sulfate exposure on the antioxidant status and steroidogenesis in fish gonad. Environ Sci Pollut Res Int. 2021

Sodium lauryl sulfate and its potential impacts on organisms and the environment: A thematic analysis, 2023

Revealing the Hidden Dangers of Sodium Lauryl Sulfate. Asian Journal of Research in Medical and Pharmaceutical Sciences, 2025

Amended Safety Assessment of Isethionate Salts as Used in Cosmetics, Cosmetic ingredient Review, October 4 2013
CIRC, 1994 – Classement oxyde d’éthylène, Monographie du CIRC, volume 97, 2008

Auteure : Yoko

Yoko défend l’écologie, le bio et la biodiversité depuis de nombreuses années. Fatiguée de décrypter des listes d’ingrédients, de voir que le marketing surpasse bien trop souvent la législation ou la sécurité du consommateur. Yoko est habitée par une volonté de fer de changer les choses en commençant par ce qu’elle sait faire de mieux : la cosmétique bio de demain.

📖 Découvrez son livre : Vivre sans perturbateurs endocriniens – le guide ultime pour une vie saine

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