Grossesse et post-partum : au secours, je perds mes cheveux !
On parle beaucoup des maux de la grossesse, mais ces 9 mois ont aussi leurs petits avantages. Dont, souvent, une chevelure au top. Plus épaisse, brillante et vigoureuse, facile à coiffer… ou pas ! Justement, ça n’est pas mais alors pas du tout votre cas : loin de vous transformer en Raiponce, vous comptez par poignées les cheveux, ternes et cassants, gisant sur votre brosse. Bref, capillairement parlant, ça n’est pas ça. Pas de panique, cette situation généralement temporaire peut être améliorée en adoptant les bons réflexes.
La grossesse bouleverse aussi vos cheveux
Vie et mort d’un cheveu : un drame en 3 actes
Connaissez-vous le cycle de vie d’un cheveu ? Il commence par pousser depuis son bulbe : la phase anagène dure environ 5 ans. Puis sa croissance s’arrête et il met 1 à 3 mois à mourir en phase catagène. Enfin, c’est la chute : la phase télogène. Une centaine de cheveux quittent quotidiennement notre cuir chevelu ! La nature étant bien faite, elle nous épargne une mue totale : à chaque instant, une grosse majorité de nos cheveux est en phase de croissance, tandis qu’un petit 15% s’apprête à quitter notre tête.
9 mois de rêve chevelu ?
Mais la grossesse chamboule cet équilibre. Dans la majorité des cas, c’est le nombre de cheveux en phase de pousse qui augmente : 95% de la chevelure peut être en phase anagène au 3e trimestre ! Remerciez vos œstrogènes : au top pendant 9 mois, ils augmentent durée de vie, nombre, vitesse de pousse et vitalité de nos cheveux. Résultat : une chevelure de rêve, sans trop d’entretien. Et parfois, en bonus, des problèmes de pellicules ou sébum magiquement résolus !
Post-partum : ça se gâte
Profitez-en ! Dans les 6 mois post-accouchement, c’est souvent une autre histoire. Coucou effluvium telogène aigu ou alopécie post-partum : vos cheveux bouchent la baignoire et ceux qui s’accrochent sont ternes, cassants, s’emmêlent… Rude contraste avec votre chevelure de femme enceinte ! Pas de panique : avec nos 100 à 150 000 cheveux, il y a de la marge et les chutes massives ne durent habituellement pas plus de 2 à 4 mois. Le temps d’un simple retour à la normale, en réalité : la chute des hormones – ou désimprégnation hormonale- met brutalement fin aux phases prolongées de pousse et raccourcit la phase catagène. Vous allaitez ? Le phénomène peut être retardé et plus progressif. Et tout devrait rentrer dans l’ordre dans l’année (qui passera à toute vitesse, avec bébé 😉).
Où est ma fabuleuse chevelure de femme enceinte ?!
Voilà pour le scénario classique. Mais pour certaines, hélas, il se produit l’exact inverse : dès la grossesse, ce sont les cheveux en phase de chute qui deviennent plus nombreux. Pourquoi ? Les causes sont généralement internes.
Une chute souvent limitée au 1er trimestre
Si dans les mois qui ont précédé votre grossesse vous avez arrêté une pilule fortement dosée en œstrogènes, vous vivez simplement une répétition générale de ce qui attend quasiment tout le monde après l’accouchement. Patience, cela ne devrait pas s’éterniser au-delà du 4e mois.
Ecartez ou traitez les causes médicales
Cela perdure ? Consultez afin d’écarter un problème de thyroïde ou de diabète gestationnel qui peuvent faire fluctuer vos hormones et empêcher la bonne alimentation de vos follicules pileux. De même, au bout d’un an post-partum. Parfois il n’y a pas d’autre explication que la faute à pas de chance : des hormones qui délirent un peu et une moindre vascularisation du cuir chevelu, votre organisme se concentrant sur d’autres organes pour votre bien et celui de bébé.
Dans tous les cas, enceinte ou allaitante, oubliez les traitements antichute médicamenteux. Plusieurs études ont en plus démontré leur inefficacité pendant la grossesse et le post-partum.
Attention aux carences : fer et zinc
Déjà habituellement au plus bas chez les femmes jeunes, vos réserves de fer sont sursollicitées pendant la grossesse, l’accouchement et l’allaitement. Or, l’anémie est une cause fréquente de perte de cheveux : le fer est indispensable à la synthèse de l’hémoglobine, elle-même essentielle à la vitalité des bulbes capillaires. Et comme une alimentation riche en fer est totalement recommandée pour le bon déroulement de votre grossesse, allez-y : céréales complètes et cacao non sucrés, thym, basilic ou menthe séchés (les 3 champions !), herbes de Provence, cumin, curcuma… Et, selon votre régime : algues (nori, spiruline…), viande rouge, foie de volailles, boudin, coquillages cuits. N’oubliez pas la vitamine C (kiwi, brocoli, agrumes…) pour améliorer son absorption.
Autre sel minéral important : le zinc, pour la bonne synthèse de la kératine et du collagène. Mettez au menu légumes secs et légumineuses, germes de blé, jaune d’œuf, viande. Les huîtres sont hélas à éviter à cause du risque de Listeria, Escherichia coli ou E. coli.
Enfin, attention au thé et au café qui pompent nos réserves.
Zen, soyez zen
Stress et fatigue peuvent favoriser la chute de cheveux : ils perturbent notre équilibre hormonal, provoquent des excès de sébum et toxines, détériorent l’irrigation sanguine du cuir chevelu et impactent nos réserves de zinc. Cocktail explosif ! Enceinte, les occasions ne manquent pas : inquiétudes liées au déroulement de votre grossesse, à l’accouchement et à l’après, manque de sommeil, course contre la montre pour tout boucler avant votre congé, reprise du travail… Repos, yoga, balades, lecture, méditation, sport, sophrologie : détendez-vous ! Et là aussi, pensez au fer, indispensable à la production de sérotonine et dopamine.
Cheveux et grossesse : que peut la cosmétique ?
Bien sûr, les soins externes apportés à vos cheveux restent essentiels : des cheveux qui poussent bien sont portés par un cuir chevelu sain et renforcé. Sans pour autant faire de miracles, ces 4 conseils pourront améliorer l’aspect de vos cheveux et atténuer leur chute.
1. Laissez vos cheveux tranquilles...
Espacez les shampoings. Le lavage quotidien est bien trop agressif pour le cuir chevelu qui se défend en dopant sa production de sébum. Résultat : des racines qui étouffent, des cheveux qui poussent moins bien et tombent…
Evitez aussi le recours systématique aux sèche-cheveux, fer à lisser ou friser qui fragilisent la fibre.
Surtout, oubliez les colorations chimiques, irritantes et fragilisantes pour vos cheveux et très toxiques. Jamais génial, mais carrément à bannir pour bébé. Vous éviterez ainsi de l’exposer au P-phénylènediamine (PPD) allergène et cancérigène suspecté, p-Aminophenol mutagène, formaldéhyde cancérogène avéré et résorcinol perturbateur endocrinien et autres solvants et pigments toxiques. Ces substances rejoignent notre réseau sanguin via les cheveux et passent la barrière du placenta. Votre couleur vaut-elle le risque de malformations, fausse couche ou prématurité ? Si vous ne pouvez vous en passer, optez exclusivement pour le 100% végétal, en précisant toujours que vous êtes enceinte.
2. … mais entretenez-les régulièrement avec douceur
Au quotidien, de longs et doux coiffages répartissent le sébum protecteur sur les longueurs. Pour activer la pousse : des massages doux du cuir chevelu pour améliorer la micro-circulation et des coupes régulières. Une bonne façon de vous réconcilier avec vos cheveux en facilitant le coiffage et redonnant du volume. D’ailleurs, les jeunes mamans optent souvent pour une coupe franche après la naissance, entre lassitude de semer des cheveux partout et manque de temps pour leur entretien.
3. Choisissez soigneusement votre shampoing
Bien sûr, toutes les règles de prudence pour choisir vos cosmétiques enceinte s’appliquent à votre shampoing, produit très problématique entre composants toxiques, polluants ou trop agressifs.
Pour ne pas aggraver vos problèmes, bannissez les agents sulfatés : les décapants SLS et SLES entre autres. Avec eux, cheveux ternes, fourchus, cassants et cuir chevelu irrité garantis. Exit les très courantes silicones, désastres écologiques qui étouffent nos cheveux sous une gaine artificielle occlusive. Sous une apparence de force et de brillance, ils se dénutrissent et dépérissent à toute vitesse.
La solution ? Passer au (vrai) bio naturel qui vous en préservera. En décortiquant les étiquettes, bien sûr, et avec quelques précautions : pas d’huiles essentielles et méfiance avec les poudres végétales comme la poudre de Reetha (Sapindus mukorossi powder ou fruit extract), les shampoings bio aux noix de lavage ou au lierre, notamment. Leurs saponines végétales triterpéniques sont soupçonnées d’avoir une action oestrogénique. Une règle d’or pendant la grossesse : en cas de doute, on zappe.
Le shampoing qui lutte contre la perte des cheveux
Notre shampoing Lucy possède toutes les qualités requises pour affronter les chamboulements hormonaux liés à la grossesse ou au post-partum. Il stimule la pousse grâce au zinc, hibiscus, et ricin tout en respectant le cuir chevelu. La chevelure redevient souple et soyeuse. Tous nos soins sont certifiés sans perturbateurs endocriniens, bio et compatible grossesse & allaitement.
Pour le découvrir ↓
4. Misez sur les actifs naturels
Avec certains actifs, votre shampoing naturel aura une action spécifique anti-chute et/ou favorisant la pousse des cheveux :
- le zinc, comme dans votre assiette : il freine la chute, renforce les fibres et stimule la pousse ;
- la levure de bière : du zinc et des vitamines B pour le renouvellement cellulaire, de la vitamine E anti-oxydante et protectrice, du sélénium pour assainir le cuir chevelu et favoriser une bonne croissance (à saupoudrer également sur vos plats pour atténuer les nausées et stimuler la lactation !) ;
- la fleur d’hibiscus :des flavonoïdes anti-oxydants, des acides animés boosters du renouvellement cellulaire pour éliminer les cellules mortes qui contrarient la bonne croissance du cheveu, renforcer son éclat et épaissir la chevelure. Le tout avec une mousse agréable (et sans sulfates !).
Pour vos massages, pensez à l’huile de Ricin ou à l’hydrolat de Romarin à Verbénone : top pour assainir le cuir chevelu, limiter les chutes et simuler la repousse. Après la grossesse, et hors allaitement, vous pourrez ajouter 2 gouttes d’huile essentielle : Pamplemousse, Cèdre de l’Atlas, Ylang-Ylang.
Pour les cheveux, comme pour bien d’autres sujets, la grossesse est un mix de montagnes et roulette russes : difficile de savoir à quoi s’attendre. Parfois même les meilleurs soins ne pourront rien. Or, nos cheveux, c’est toute une histoire, intimement liée à notre féminité. Alors, si cette phase est trop compliquée à gérer, pensez aux jolis foulards, head-bands, turbans ou même postiches comme ceux des Franjynes, une start-up aux belles valeurs dont un % est reversé à la recherche contre le cancer. En attendant que tout rentre dans l’ordre avec le retour de vos cycles habituels. Oui, même si vous avez du mal à y croire !
Pour aller plus loin
- La table ciqal de l’ANSES vous aidera à trouver les aliments riches en fer ou en zinc
- Le site Les Franjynes
Les ingrédients cosmétiques à éviter :
- Un focus sur les risques des colorations capillaires pendant la grossesse : 12 conseils pour vous colorer les cheveux sans mettre votre bébé en danger ou, en anglais, sur le lien entre coloration et petit poids à la naissance The Association of Hair Coloring During Pregnancy with Pregnancy and Neonate Outcomes: A Cross-Sectional Study
Comprendre pourquoi vous perdez vos cheveux :
- The changes in the hair cycle during gestation and the post-partum period, Gizlenti S, Ekmekci TR. J, Eur Acad Dermatol Venereol., 2013
- le lien entre fer et chute de cheveux pendant la grossesse : Estimation of vitamin d3 and ferritin in pregnant woman and relationship with hair loss
- Sur l’absence de traitement médicamenteux recommandable : Postpartum alopecia, Eastham JH
- Plus général, sur les cheveux : le site de l’exposition Le cheveu se décode, à la Cité des Sciences, qui date un peu mais très intéressant.
Mama Writer : Gaëlle Ruby
Gaëlle est une femme aux multiples pouvoirs : RH, rédactrice, Freelance et maman de 3 enfants. Elle porte toutes les casquettes à la perfection. Ayant vécu 3 grossesses, militante pour le droit des femmes et l’environnement, elle a créé en 2009 Ti-bahou : la boutique éthique des p’tits Loulous et leurs (futures) Mamans ! Les articles qu’elle nous écrit d’une plume énergisante permettent de redonner le pouvoir aux futures mamans. Elle nous donne toutes les ficelles pour prendre sa grossesse en main, découvrir notre potentiel et consommer moins mais mieux en connaissance de cause 😉 !