Vernis semi-permanent : un danger pour notre santé ?
L’essor du vernis semi-permanent
En 2011, on recensait déjà plus de 87% de salons manucure qui utilisaient la technique de vernis semi permanent. La croissance de ce marché est estimé à 9,5% par an (beaucoup plus que le marché du bio qui a même reculé pendant le covid 🥲). Ce nouvel essor touche désormais toutes les tranches d’âge de 17 à 90 ans si bien qu’on estime que les soins des ongles comptent désormais pour 15% du marché de l’esthétique (il faut dire que les ongles ont besoin d’être coupés plus souvent que les cheveux). Les produits les moins sains ont donc de belles années devant eux !
Vernis semi-permanent, est-il plus ou moins nocif qu’un vernis standard ?
Les composants dangereux des vernis semi-permanents
Petit rappel : on parlait des composants problématiques des vernis dits “classiques” juste ici 😉.
Des études menées en 2013 et 2017 sur les vernis semi-permanents faisaient état de 696 substances dont 60 jugées très préoccupantes et dangereuses (on est donc loin des “12 free” 🥲). On retrouve par exemple parmi elles, l’acétal déhyde qui est cancérigène. Parmi les conséquences, on retrouvait également des infections cutanées mais aussi des infections des voies respiratoires et ORL (les phtalates ou libérateurs de formaldéhydes seraient-ils responsables ?). Moins grave mais tout aussi accommodant : des allergies, maux de tête et asthme.
Un autre composant montré du doigt dans les vernis semi-permanents est le monomère méthacrylique ou Méthacrylate de méthyle. Un composé dangereux pour la santé créant diverses réactions inflammatoires, mais aussi jugé par certaines études comme cancérigène et toxique pour la reproduction (il créerait des arrêts de grossesse). C’est la raison pour laquelle on ne le retrouve pas chez les particuliers mais en salon c’est tout à fait légal !
Le problème des lampes UVs
Peut-être même que cette information ne vous a pas frappé mais ici, en plus des composants problématiques de votre vernis, c’est le séchage de ce dernier qui pose problème. Pour sécher et fixer chaque couche de vernis, le vernis semi-permanent nécessite l’utilisation d’une lampe combinant UV (48watts minimum) et des LED.
Ces lampes émettent des rayons UVA. Oui oui, les mêmes dont on se protège avant d’aller au soleil.
Pourquoi c’est problématique ? Les UVA sont responsables du vieillissement prématuré de la peau et surtout, de certains cancers de la peau. Ils sont d’ailleurs classés cancérigène par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Mais si vous souhaitez en savoir plus sur les dégâts des UVA, je vous invite à lire l’article :
>>>>>>> Pourquoi se protéger du soleil ?
Une exposition des doigts correspondant à 50min de soleil
Vous ne restez pas bien longtemps sous les lampes ? C’est tout le problème, si vous n’avez pas chaud, l’effet des UVA est bien là puisque d’après ce dermatologue :
“Le problème, c'est aussi que ces lampes chauffantes ont une concentration en UVA 4 à 5 fois plus importante que la lumière du soleil. Dix minutes d'exposition, c'est l'équivalent de cinquante minutes sous le soleil, soit le niveau journalier maximum. »
En 2022, une étude menée sur 88 personnes appliquant du vernis semi-permanent a montré 3 types d’impacts : 66 cas de réactions cutanées allergiques (soit 70,5%), 23 cas d’atteintes mécaniques des ongles (soit 26,1%) et malheureusement 3 cas de cancers cutanés (soit 3,4%). L’étude a aussi montré que le diagnostic de cancer cutané survenait entre 11 à 15 ans après les premières applications de vernis semi-permanent.
Les facteurs qui augmentent les risques liés au vernis semi-permanent
Le risque de cancer dû à l’usage des vernis à ongles semi-permanents semblent selon cette étude lié à 3 facteurs :
- L’âge du début d’utilisation (en moyenne 20 ans). Plus on commence jeune, plus le risque augmente
- La fréquence des expositions dépassant 5 à 6 fois par an et sa durée dépassant plusieurs années.
- Le type de peau. Comme pour le cancer de la peau lié au soleil, les personnes à la peau claire sont plus à risque, tout comme les personnes souffrant d’immunodépression.
Pour toutes ces raisons, l’académie de médecine aimerait que des mises en garde sur l’utilisation de ces appareils soient données à la foi aux clients des ongleries et sur les appareils destinés aux particuliers.
Vous vous dites que le vernis semi-permanent comporte trop de risques et vous souhaitez passer aux faux ongles ? Et si c’était une mauvaise idée ?
Les faux ongles sont-ils plus dangereux que le vernis semi-permanent ?
L’ANSES a recensé 700 substances préoccupantes dans les faux ongles; parmi elles des perturbateurs endocriniens, et même des substances CMR (cancérigène, mutagène, reprotoxique). On retrouve globalement les mêmes composants que dans les vernis semi-permanents avec… de la colle en plus !
Les particules émises lors du ponçage de l’ongle sont particulièrement inquiétantes puisqu’elles permettent à toutes ces substances de rentrer dans notre corps via notre respiration.
Les pathologies diagnostiquées dans les ongleries sont des affections respiratoires et ORL, de l’asthme, des maux de tête et des allergies. 50% de ces pathologies sont dues aux méthacrylates (nécessaire à la pose des faux ongles).
On y retrouve aussi du Méthacrylate de méthyle (que nous avions aussi dans les vernis semi-permanents et dont nous avons déjà parlé).
Le gel ou la résine utilisé pour coller l’ongle peut aussi entraîner une chute de l’ongle, des allergies, des infections aux doigts mais aussi au visage et plus particulièrement à la paupière.
Et si on parlait des solutions ? Rendez-vous ici pour découvrir ensemble comment éviter les risques liés aux vernis à ongles 💅.
Woman Writer : Yoko
Yoko défend l’écologie, le bio et la biodiversité depuis de nombreuses années. Fatiguée de décrypter des listes d’ingrédients, de voir que le marketing surpasse bien trop souvent la législation ou la sécurité du consommateur, Yoko est habitée par une volonté de fer de changer les choses en commençant par ce qu’elle sait faire de mieux : la cosmétique bio de demain.
📖 Découvrez son livre : Vivre sans perturbateurs endocriniens – le guide ultime pour une vie saine