Témoignage de césarienne programmée avec placenta praevia
Dans cet article, Lucie nous raconte comment elle a appréhendé sa césarienne programmée et comment elle a vécu son 2ème accouchement. Un récit touchant qui permet de mettre en lumière les cas de césariennes avec placenta praevia.
Un accouchement par voie basse impossible
J’ai eu une césarienne programmée pour mon 2ème enfant, c’était le 10 mars dernier. Évidemment, j’aurais souhaité accoucher par voie basse. J’ai même démarré la préparation avec un accompagnement global, c’est à dire avec des sages-femmes qui vous suivent jusqu’au jour J. Mais la vie et ma santé en ont décidé autrement.
A 34 semaines d’aménorrhée, j’ai eu des saignements et une petite fissure de la poche qui m’ont conduite aux urgences de la maternité la plus proche. Là-bas, on m’a annoncée que j’avais un placenta praevia, cela signifie que le placenta se trouvait sur la cicatrice de ma 1ère césarienne et il était posé aussi sur le col, rendant impossible un accouchement par voie naturelle.
Ainsi, on m’a informée que je devrais obligatoirement accoucher par césarienne.
De nombreuses précautions en cas de placenta praevia
Les 2 derniers mois de grossesse ont été stressants. On m’a imposée de rester le plus possible à la maison pour éviter tout saignement et début de travail, et aussi à cause des risques du placenta praevia. Comme il faut inciser dans le placenta, il existe un risque majeur de faire une hémorragie, d’où la nécessité de prendre de nombreuses précautions comme :
– l’accouchement au bloc principal, ce qui veut dire sans son conjoint
– une équipe médicale accrue (dans mon cas, ils étaient 10 dans le bloc)
– des réserves de sang à proximité, donc pas en clinique
Un accouchement rendu complexe par une hémorragie
L’accouchement en lui-même a été très compliqué puisque j’ai fait une grosse hémorragie et que les complications possibles se sont produites : j’ai perdu près de 3 litres de sang et reçu plusieurs transfusions. Pour stopper l’hémorragie, les radiologues ont pratiqué un geste médical complexe : l’embolisation des artères utérines.
Puis, comme mon utérus était toujours rempli de sang au bout de quelques heures, je suis retournée au bloc et cette fois, sous anesthésie générale. Les 2 gynécologues m’ont posée un ballon de Bakri et une mèche. Finalement, 5 heures après le début de la césarienne, j’ai dormi en soins intensifs.
Ma fille, pendant ce temps-là, est partie en néonatalogie et a aussi dû être transfusée. Nous n’avons pu être réunies dans la même chambre qu’au bout de 48h.
Tout est bien qui finit bien
Ma fille a 6 mois, tout le monde va bien ! Je l’allaite avec les coussins Mumade que j’ai moi-même développé (je suis la créatrice de la marque).
J’étais trop fière et heureuse de l’avoir avec moi dès la maternité et d’avoir pu mettre en place l’allaitement malgré ces obstacles. Il parait qu’en cas de transfusion, cela bloque parfois la montée de lait. Pour ma part, j’ai dû faire une sur-réaction car c’est plutôt l’inverse qui s’est produit : j’ai eu une grosse production !
Tout ça pour dire que la césarienne programmée, c’est ça aussi parfois.
Cela reste traumatisant car j’étais consciente pendant toute la césarienne, donc je comprenais ce qu’il était en train de se jouer et j’ai beaucoup beaucoup pleuré les jours et semaines suivantes.
Je tiens à préciser que les médecins ont été extrêmement compétents et en d’autres temps, sans ces précautions, je ne serais plus de ce monde.