Découvrez le témoignage de Julie, qui nous a transmis l’histoire touchante de sa grossesse. Dans cette première partie, elle nous livre comment elle a vécu son désir d’avoir un bébé, et le décalage qu’elle a pu connaitre avec son mari vis-à-vis de ce projet de vie
Un désir de grossesse de plus en plus présent
Je m’appelle Julie, je suis aujourd’hui âgée de 27 ans, et suis l’heureuse et amoureuse maman d’une petite Iris de 13 mois, née le 30 septembre 2022. Je suis en couple avec mon époux depuis 9 ans maintenant, mariés depuis 4 ans.
La grossesse, la maternité ont toujours été de réelles évidences pour moi, infirmière en pédiatrie/néonatologie, issue d’une grande famille, j’ai toujours aimé être au contact des enfants de tout âge, et ils me l’ont toujours rendus au centuple.
Peu de temps avant notre mariage, à l’aube de mes 22 ans, le désir de grossesse commençait à prendre de plus en plus de place, mais nous avions pour projet de partir sur une expérience en outre-mer pour trois ans, et je n’envisageais pas devenir maman loin de la mienne. Donc, lorsque mon mari m’annonce que nous partons en juillet 2019 pour trois années à la Réunion, mes émotions sont assez contradictoires : quelque part, c’était notre projet et j’en avais bien conscience, et d’autre part je devais encore (car je le souhaitais et me l’imposais) mettre en pause mes envies de grossesse, et les cris de mon utérus qui ne demandait qu’à donner la vie.
Le sujet ne devient pas tabou mais presque, parce que je sais que les réponses de mon époux ne me satisferaient qu’à moitié, étant donné que ce projet devait dans tous les cas attendre mi 2022, car nous rentrions à l’été 2022 en métropole, près des nôtres.
Puis, le désir est devenu à nouveau omniprésent, dévorant, c’est assez indescriptible … Donc à l’été 2021, sur une des plages de la Réunion, et lors d’une baignade entre copains, arrive la discussion des enfants, sur un ton très léger, très détendu et sans aucune pression. Tellement détendu que mon mari lâche un » Ah mais bien sûr que je suis prêt, j’attends que madame me donne le feu vert ! » et là je me sens envahie, noyée, avalée par l’océan … Je suis submergée de culpabilité, il n’a jamais dit qu’il était prêt, et je n’osais pas lui dire que je n’en pouvais plus d’attendre parce que je voulais vivre ma grossesse avec ma famille … Finalement, je ne lui ai jamais demandé son avis, s’il était d’accord avec moi, s’il voulait attendre…
A ce moment, je me trouve monstrueusement égoïste. Alors, je m’effondre, je me confonds en excuses, et lui ne comprend pas … Il me répond que j’ai « sacrifié » mon projet personnel en le suivant, alors qu’il pouvait bien attendre que je sois dans les conditions que je désirais pour ce premier enfant (primigeste / primipare). Ce témoignage d’amour, me bouleverse toujours autant.
Cette discussion débouchera sur un « accord » très simple, j’arrête la contraception orale en juin 2021, nous nous protégeons jusqu’à décembre/janvier et à partir de là nous entamerons notre « projet bébé ». Nous avons bien conscience qu’après des années de contraception, ça peut prendre un peu de temps, que le corps doit fonctionner à nouveau, donc on voit « large » pour être sûrs que dans tous les cas, je ne puisse accoucher sur le caillou que l’on aime tant.
Au pied du sapin, ce Noël-là, mon mari m’offre des Converses rouges en taille 18. Sa façon de me confirmer qu’on est prêts, et que le projet peut démarrer.
Le projet bébé
Pour tout vous dire, j’ai un rapport assez « compliqué » à la grossesse, j’ai été confronté jeune à une IVG dans mon entourage, et j’ai su dès mes douze ans que je serais incapable de laisser un jour partir mon bébé, aussi graine, foetus, embryon ou bébé qu’il soit. Je fais donc régulièrement des tests de grossesse sans raison, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, car je veux un enfant mais je veux surtout l’avoir voulu et attendu comme il se doit, avec la situation qui va. Bébé surprise oui mais surprise qu’on attend !
Donc cette fois-ci, on l’attend, donc je décide de laisser mon corps faire, pas de tests, pas de calculs, pas de pression (oui, j’ai acheté des tests d’ovulation ok …).
Et puis arrive ce cycle de janvier 2022, cycle de 36 jours, ça commence à être long, ma poitrine me fait quand même bien mal, et j’ai quelques fois des odeurs qui m’écœurent au plus haut point. Alors je craque, en larmes, je demande à mon mari de foncer à la pharmacie acheter des tests précoces, heureusement que la pharmacie est ouverte jusqu’à minuit, même le dimanche.
Je demande à monsieur d’en prendre deux, un pour tout de suite, et un pour le réveil. Arrivés à la maison, je fonce aux toilettes, je fais pipi et je retourne le test, j’enclenche le chrono pour 3 minutes comme préconisé sur le test. Et j’attends … ET LA, surprise, merde, c’est quoi ça? Cette barre, elle est hyper claire, ça veut dire quoi ça? Moi je voulais un ClairBleu (on se comprend?). Pour l’annonce on repassera… J’appelle mon mari, et je lui dis que je ne comprends pas, c’est oui? c’est non? Ni une, ni deux, il va sur TOUS les sites, et il est dit partout que même la barre claire, veut dire +
On reste calme, je ferai une prise de sang le lendemain et mon petit test urinaire au réveil. Le test est tout aussi clair, le taux d’HCG même concentré au réveil n’est pas élevé et c’est bien normal. Je me mets à espérer, j’écris même un mot à ce « mini bébé », pour me préparer au « pire » comme au meilleur. Direction la prise de sang : le taux est petit mais est bien là, environ 4 SA, oui oui ça colle, c’est ça ! J’appelle mon mari, j’appelle mon gynécologue, je prends rendez-vous, c’est parti ! A ce moment-là, j’ai déjà prévenu ma meilleure amie et une amie très proche qui vit sur le caillou avec nous, c’est l’euphorie, Bébé est là !